Les sourires du Cambodge
Ca y est, après un passage de frontière en bateau sous des trombes d’eau, nous voilà à Phnom Penh, capitale du Cambodge !
Première étape, comme à chacun de nos débuts dans un nouveau pays : se faire à sa monnaie. La tache s’avère seulement un peu plus ardue ici qu’ailleurs ! Pourquoi, c’est bien simple : la monnaie officielle du Cambodge, c’est le Riel. Jusqu’ici, tout va bien.
Seulement, une carte étrangère ne peut retirer dans les ATM que des dollars... Et quand on paye, que ce soit en Riel ou en Dollars, ils nous rendent la monnaie pour partie en Dollars, pour le reste en Riel !
Il nous faut donc jongler entre Riel, Dollars, Euros aussi parce que c’est toujours intéressant pour nos comptes de savoir combien ça enlève à nos petits comptes en banque, qui s’amenuisent, et Dongs Vietnamien aussi, pour comparer avec ce qu’on payait dans le pays voisin !
Ca donne des conversations comme ca :
1er acte : la né gociation
mmmh 6000 Riels l’assiette de riz frit, ça fait quoi, 1,50USD ? Mouais, 1euros quoi en gros. Ah oui mais non, c’est surtout 30000 Dongs ! Ah bah non, c’est trop cher !
Au Vietnam, on payait quoi, 15000 Dongs ? Ouais, plus ou moins, soit allez, 3000 Riels.
2ème acte : le paiement
T’as 3000 Riels alors ? Non, j’ai que 5USD... Bon alors, elle doit nous rendre combien ? Euuuuuh, 4,25USD ? Ou 17000 Riels ? Bon bah 3USD et 5000 Riels finalement...
Vous imaginez le mic mac ???
Enfin, une fois passée cette rude étape, le Cambodge est vraiment un pays incroyable : il se relève des cendres de la guerre civile qui a ravagé le pays à l’époque de Pol Pot et sa clique des Khmers Rouges, mais, si on ne le savait pas, on ne le devinerait pas : partout des sourires, des gens accueillants, chaleureux, désireux de partager quelques mots d’anglais ou de français...
A Phnom Penh, outre le magnifique Palais Royal et sa Pagode d’argent, le musée national riche en sculptures Angkoriennes, les Wats (temples Bouddhiques) etc, nous avons passé une journée forte en émotions dans l’ancienne prison S-21, ou les Khmers rouges retenaient et torturaient les opposants au régime. Photos extrèmement marquantes, témoignages récents très forts, documentaire bien ficelé...
Juste le lieu en lui même aussi est vraiment très impressionnant ; ancien lycée, il a été transformé à la va-vite en lieu de rétention : érections de murs en briques dans les salles de classe, pour obtenir une dizaine de cellules par salle, et quand il n’y as plus eut de briques, du bois, et quand il n’y a plus eut de bois, des cellules communes (jusqu’a 60 prisonniers couchés par salle !), un panneau de basket transformé en potence, des réservoirs d’eau de pluie en instruments de torture...
Bref, un moment très dur, mais riche en mémoire. Et c’est fou de se dire que tous les gens de plus de 35-40 ans avec qui nous parlons, même que nous croisons simplement, ont vécu ça !!!
Bref, trois jours très intéressants à Phnom Penh, suivit de 3 jours très sportifs à Kratie, dans le Nord.
Cette petite ville sur les bords du Mékong s’est révélée être le point de base idéal pour des randos le long de ses rives ! Notre première journée à marcher sur la petite île en face a été notre première révélation : les Cambodgiens sont incroyables de gentillesse ! Tous nous ont au moins gratifié d’un sourire jusqu’aux oreilles, quand leur timidité leur empechait de venir discuter avec nous comme d’autres ! Et ça, quand tu marches depuis 3 heures sous 40 degrés, c’est le meilleur des remontants !
On a donc rempilé le lendemain en partant pour 2 jours de vélo vers le nord : 90 km de sourires, de “hello !“, d’interruption pour discuter avec un tel ou un tel, qui nous offre des fruits, qui nous demande d’où on vient etc... Nous aussi du coup on a le sourire jusqu’aux oreilles !
Et la cerise sur le gâteau, c’est le soir en arrivant à Sambour, après une vaine recherche d’une éventuelle guesthouse, on se fait inviter à dîner et dormir chez une famille, dont la fille aînée parle très bien anglais ! Elle nous fait visiter son village, nous invite chez sa grand-mère... Une expérience incroyable !
Nous repartons donc ravies, malgré nos quelques courbatures (90 km sur des vélos vieux comme Mathusaléem, ça use, ça use !), vers le Sud, et ses promesses de plage pour nous remettre de tout ça !
