Suons suons suons du bois
Il nous faut quand même du temps pour nous remettre de nos émotions tout en tentant d’amadouer un policier en serviette de toilette pour qu’il nous donne cette satanée attestation de vol d’appareil... En vain !
Nous avons donc quelques moments un peu plus durs, particulièrement quand nous repensons à quelques moments où nous avions bien profité des photos pour faire les folles, mais peu importe, nous sommes à VangVieng pour en profiter et c’est ce que nous allons faire !
A commencer par l’activité principale de cette ville hypra touristique, le TUBING.
Mais quoi qu’est-ce ???
Tu vois une grosse chambre à air de tracteur ? bah tu la gonfles à fond, tu mets un ou deux fous dessus, tu choisis une rivière agréable et tu les laisses descendre doucement...
Principe bien simple mais qui se complique lorsqu’est ajouté une quantité impressionnante de bars le long de la rivière, de la musique très forte, pleins de jeunes (oui oui on est vieilles !!) bourrés et presqu’à poils... Ambiance “spring break“...
Nous avons profité de cette descente pour rencontrer d’autres voyageurs avec qui nous passerons ces quelques jours dépravés (meuh non, pas en vrai pour nous hein ??? )
6 jours à remplir à Vangvieng, c’est facile: des vélos, beaucoup de courage pour pédaler des heures sous un soleil de plomb et devant toi des dizaines de grottes toutes plus belles les unes que les autres... La grotte de l’éléphant, du loup, de l’eau, du lagon bleu... Nous avons enchaîné des tas de visites plus ou moins risquées (les tongs ça glisse sacrément), plus ou moins difficiles à atteindre (“je dois vraiment passer dans ce tunnel de 20 cm de large ??? Sûr sûr ??) mais toutes aussi suantes les unes que les autres (au sens propre of course !): 40 degrés à l’ombre, on imagine ce que cela donne dans des grottes non ventilées et lors d’un véritable effort...
Yay ! Ce soir c’est lessive !! (ah bah comme tous les soirs quoi... :( )
Bref, même si on sait d’avance que l’on va perdre 12 litres d’eau en 20 minutes, on en redemande et de mieux en mieux équipées (lampe de poche au front mais toujours en tongs, chaussures de l’année 2010...), nous resterons même une journée de plus sur place pour profiter des joies d’une grimpette un peu rude, d’une grotte bien sombre mais surtout, d’une journée de baignade dans un endroit de rêve: eau turquoise, ombre pour ceux qui veulent, des sauts de folie (oui, au moins ! )...
L’avantage d’avoir du temps devant soi c’est que nous sommes assez flexibles concernant nos envies :)
Puis lorsqu’en plus on est avec des gens avec qui l’on s’entend vraiment bien, ça aide...
Mais c’est pas tout, nous avons quand même un impératif et c’est pourquoi nous quittons cet endroit paradisiaque ou infernal suivant le degré d’alcool ingéré pour nous diriger vers la province la moins visitée du Laos, la province de Xieng Khuang, et sa capitale, Phonsavan.
La ville en elle-même n’a rien, mais alors vraiment rien d’attrayant, mais, en plus de nous rapprocher de la frontière suivante, nous y sommes pour voir la Plaine des Jarres.
Mais quoi qu’est-ce ??? (oui, vous vous posez beaucoup la question...)
Hé bien il s’agit d’une plaine avec des milliers de jarres en pierre... Oui oui, mais le coté intéressant de la chose est qu’après 2000 ans d’exposition de ces mastodontes, personne ne sait encore à quoi elles servaient: urnes funéraires ? Stockage des réserves de riz ? Lieu de fermentation du LaoLao, alcool local ???
Nos interprétations sont bien différentes : c’est là qu’on envoie les petits nenfants pas sages et on les enferme pour qu’ils arrêtent de pleurer ! Pauline, bien plus pragmatique pensera à des réserves d’eau...
Quoi qu’il en soit, c’est tout de même impressionnant, surtout quand on remarque que cet endroit est criblé de cratères d’obus, qu’il fait éviter de sortir des chemins marqués pour ne pas faire sauter une bombe enfouie, ou alors lorsqu’on se retrouve nez à nez avec une jarre de 6 tonnes accolée à un char russe abandonné en 1974...
Cette étape sera pour nous l’occasion de se rendre compte des dégâts de la guerre secrète (1964 - 1973) et de participer à notre façon à une grosse campagne de désamorcement de bombies, bombes non explosées lors de la guerre mais faisant encore des dégâts 40 ans après...
Ce n’est pas parce que l’on voyage que l’on doit se couper de la réalité, surtout celle des pays traversés...
Et sur cette bonne action et ces 2 jours passés en compagnie de 3 autres backpackers, nous nous lancerons ensuite à l’assaut de la grosse étape suivante...
